Pourquoi revenir à l´or? (1937)

1. — La monnaie mondiale.

Ceux qui croient à ce qu’on appelle la « monnaie libre » et qui pensent que s’est définitivement imposé le principe du managed currency, c’est-à-dire d’un système monétaire dirigé par l’État et mis au service d’une politique de taux d’intérêt, de conjoncture économique ou de création de travail — ceux-là auront été fort surpris lorsque, à la mi-octobre, ils ont eu connaissance de l’accord monétaire conclu entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France.

Par cet accord, qui complète le « gentlemen’s agreement » de fin septembre, les États-Unis s’engagent à remettre aux fonds monétaires des deux autres participants, pour la compensation des paiements, autant d’or qu’on voudra, au prix de 35 dollars plus 1/4 % par once-standard, aussi longtemps que la Grande-Bretagne et la France s’engageront, de leur côté, à céder également de l’or à une parité approuvée par les États-Unis.

L’accord, il est vrai, peut être dénoncé du jour au lendemain, et il laisse aux puissances contractantes, à l’intérieur des limites fixées par les parités-or convenues, une certaine liberté dans leur politique monétaire. Mais ce n’en est pas moins un pas fait dans la voie qui conduit à rétablir dans ses anciens droits l’or détrôné depuis quelques années, cl, bien que cet accord ne concerne pour l’instant que le trafic mondial des paiements, il ne laisse pas de loucher aussi les monnaies nationales des pays participants.

Peut-être le secrétaire d’État américain au Trésor en exagère-t-il l’importance en y voyant déjà l’origine d’une « nouvelle espèce de gold-standard ». Mais il est certain que l’accord, qui a été conclu non point arbitrairement, mais parce qu’il fallait mettre fin aux fluctuations des cours de certains changes, force à réfléchir tous ceux qui croient que les gouvernements ont une autonomie complète en matière de politique monétaire et peuvent donner à la monnaie nationale le régime qui leur plaît. L’accord montre trop nettement que toute poli- ti(pic monétaire est soumise à certaines lois économiques que l’autoritarisme de l’État ne saurait méconnaître d’une façon durable. Et, aujourd’hui, aucun gouvernement ne peut esquiver celle question : la logique des lois économiques permet-elle à un État de s’en tenir, en vertu d’une théorie quelconque, au principe de l’ « argent scientifique », du « managed currency », de l’ «index dollar », etc…., ou bien cette logique ramène-t-elle obligatoirement les États dans la voie de la monnaie-or ?

Le but de celle étude est de prouver que ce qui, depuis des millénaires, ramène constamment à l’or — ou au métal précieux le plus estimé du moment — les peuples qui s’en sont éloignés pour un court espace de temps, ce n’est ni la « superstition de l’or », ni l’ « atavisme » mais la nature même du trafic international des paiements. Celle preuve sera faite d’une façon brève, précise et en se servant d’une terminologie accessible à tous. Car la vérité est toujours simple et n’a pas besoin du langage secret des augures, qui relègue souvent plus de choses dans l’ombre qu’il n’en met en lumière.

Cette première partie de l’étude traite du trafic international des paiements et de son instrument, la monnaie mondiale. La base étant ainsi créée, une seconde partie, que l’on trouvera plus loin, sera consacrée aux moyens de paiement intérieurs, c’est-à-dire à la monnaie nationale.

Pour se faire une idée du trafic international des paiements, le mieux est de se représenter le cas concret d’un paiement important d’un pays à un autre. Pour la commodité de l’exemple, admettons donc qu’un pays riche en capitaux (l’Angleterre), consente à un autre pays (la France), dont, pour des raisons quelconques, la balance des paiements est passive, un grand emprunt représentant en monnaie anglaise 50 millions de livres sterling, et en monnaie française — en arrondissant les chiffres pour plus de simplicité — 5 milliards de francs. Comment le transfert d’une aussi grosse somme se fait-il de l’Angleterre à la France ?

Le processus se divise en deux parties : l’une visible, l’autre invisible. Ce qui est visible, c’est qu’un emprunt français est émis en Angleterre, que les capitaux d’épargne anglais souscrivent cet emprunt et le versent aux banques anglaises, lesquelles mettent, par tranches successives, dans la mesure des souscriptions reçues, 50 millions de livres à la disposition du gouvernement français. Ce qui est visible encore, bien que moins nettement déjà, c’est que le gouvernement français vend aux banques de son pays, contre paiement en francs, les sommes en sterling mises à sa disposition. Car le cours de la livre commence à baisser légèrement et celui du franc à mouler légèrement, ce qui indique que les banques françaises offrent du sterling sur le marché mondial et emploient le prix de la vente à acheter du franc.

Tout le reste demeure invisible au public. Personne ne voit — sauf les milieux qui prennent part à l’opération, et encore ne le voient-ils que fragmentairement — qui achète les livres sterling offertes par les banques françaises et les encaisse dans les banques anglaises, ni qui livre les francs que les banques françaises ont à fournir à leur gouvernement.

On pallie cette ignorance en parlant de « marché », cc mot devant représenter la collectivité de tous ces acheteurs cl vendeurs inconnus. En fait, toutefois, ce marché se compose de milieux très nettement déterminés : les acheteurs de livres sterling sont l’ensemble des importateurs français de produits anglais, qui ont à payer aux exportateurs anglais ou à leurs banques le prix de ces produits, et les vendeurs de francs sont l’ensemble des exportateurs de produits anglais en France, qui ont la contre-valeur de ces produits inscrite au crédit de leur compte dans les maisons françaises d’importation ou dans les banques de ces maisons.

Pour ne pas compliquer ce processus tout à fait simple au fond, nous laisserons de côté le fait que toute marchandise payable en livres sterling doit être considérée comme « marchandise anglaise », et toute marchandise payable en francs comme « marchandise française ». Pour le même motif de simplification, nous n’indiquerons que brièvement, pour l’instant, que le mot « marchandise » ou « produit » doit être pris dans son sens le plus large et, par conséquent, englobe non seulement les articles commerciaux visibles et tangibles, mais aussi les services invisibles (frets maritimes, primes d’assurances, commissions bancaires, etc.…), ainsi que les valeurs en capital (obligations, actions, coupons, etc. …). Pour la compréhension du processus qui nous occupe ici, il suffit de savoir que les 50 millions de livres tenues par les banques anglaises à la disposition du gouvernement français sont touchées par les exportateurs anglais en contrepartie de leurs produits expédiés à l’étranger, tandis que les 5 milliards de francs en lesquels le gouvernement français désire convertir l’emprunt sterling sont fournis par les importateurs français en contrepartie des produits qu’ils ont achetés au dehors.

Le résultat de cette partie invisible de l’opération de paiement est que les 50 millions de livres restent en Angleterre, comme prix d’achat de produits anglais d’exportation, et que les 5 milliards de francs correspondants sont versés en France, par les importateurs français de ces mêmes produits, aux banques françaises cl, par elles, au gouvernement français. En d’autres termes, le paiement de pays à pays s’est effectué sans qu’un centime d’argent comptant soit entré ou sorti. Il s’est effectué par le moyen d’un transfert de marchandises qui n’aurait pas eu lieu si l’emprunt anglais n’avait pas été consenti. Car seuls les acheteurs français de produits anglais ont, en France, un urgent besoin des 50 millions de livres fournies par les banques anglaises en monnaie anglaise et sont prêts à verser, en échange de ces 50 millions de livres, la contre- valeur de 5 milliards de francs en monnaie française. Le paiement de pays à pays a donc été fait non pas en argent, mais en marchandises.

Autant il paraît étrange, au premier abord, que le transfert d’un emprunt consenti à un pays par un autre se fasse sans maniement d’argent cl constitue pour le pays qui accorde l’emprunt une contrainte d’exportation, et pour le pays qui emprunte une contrainte d’importation, autant ce processus devient naturel dès qu’on se représente le sens de celle opération d’emprunt.

En effet, si l’Angleterre consent à la France un prêt de 50 millions de livres, qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’elle accorde à la France le droit d’exercer sur le marché anglais un pouvoir d’achat du même montant. Ce n’est qu’en achetant que la France peut tirer à elle la somme mise à sa disposition, et ce n’est qu’en vendant que l’Angleterre peut payer celte somme. Car si l’Angleterre renonce, au bénéfice de la France, à un pouvoir d’achat de 50 millions de livres, cela signifie uniquement que des acheteurs français, et non plus anglais, prennent sur le marché anglais des marchandises jusqu’à concurrence de cette somme.

Bien entendu, ce processus fort simple peut subir des variations. Il se peut, par exemple, que la France, au prix demandé, n’ait pas — même pour les réexporter — le plein emploi des marchandises disponibles sur le marché anglais (et par marchandises, il faut toujours entendre les valeurs commerciales visibles cl invisibles). Dans ce cas, les achats positifs de marchandises anglaises se transforment partiellement en achats négatifs, c’est-à-dire que le paiement ne prendra pas totalement la forme d’un surcroît d’exportations anglaises en France et qu’il aura également, en outre, la forme d’une régression des exportations françaises en Angleterre. Cela, d’ailleurs, ne change rien aux choses : même avec ce mode de paiement, la France profile pleinement du pouvoir d’achat que l’Angleterre met à sa disposition, à cette différence près qu’elle ne reçoit pas ce pouvoir d’achat sous forme de marchandises anglaises, mais bien sous forme de marchandises nationales françaises qui, autrement, eussent été exportées, c’est-à-dire qui fussent devenues propriété anglaise.

On voit, ici, tomber peu à peu le voile à l’aide duquel l’argent dissimule les faits de la vie quotidienne. Le trafic international des paiements met en lumière ce qui, dans le trafic intérieur, reste la plupart du temps dans l’ombre : à savoir que, lorsque nous parlons d’argent et de paiements, il s’agit toujours, au fond, des marchandises ayant cours dans les rapports entre les hommes et pouvant s’acquérir à prix d’argent. Dans notre pays même, nous ne pouvons, en général, disposer que par l’intermédiaire de l’argent du pouvoir d’achat que nous possédons ou dont nous sommes investis. Dans le trafic international, l’argent est remplacé par le chèque en monnaie du pays, par les devises. Les devises, toutefois, ne sont pas le moyen de paiement qui compense les soldes créditeurs ou débiteurs internationaux : elles ne sont que le moteur qui fait mouvoir et qui dirige les moyens de paiement. La véritable monnaie mondiale, c´est la marchandise.

Mais le passage de la marchandise d’un pays dans un autre n’épuise pas encore la série des opérations liées à un grand paiement international. Aussi bien dans le pays qui verse que dans celui qui reçoit, des modifications doivent nécessairement se produire ; elles résultent — pour nous en tenir à notre exemple — du fait que l’Angleterre a cédé à la France un pouvoir d’achat de 50 millions de livres sous forme de marchandises. El ces modifications doivent nécessairement se traduire dans le système monétaire des deux pays, puisque, dans le trafic intérieur — contrairement à ce qui se passe dans le trafic international — l’achat et la vente de marchandises se font par l’intermédiaire de l’argent.

Si, en Angleterre, 50 millions de livres de marchandises restent invendues, parce que cédées à la France, et si, en France, pour les mêmes raisons, on se trouve obligé de placer pour 5 milliards de francs de marchandises qui, autrement, ne seraient pas là, il en résulte nécessairement la question suivante : où est, en Angleterre, l’argent qui, si l’emprunt franco- anglais n’avait pas été conclu, aurait servi à l’achat des marchandises envoyées en France pour y tenir lieu de paiement ou à l’achat des marchandises françaises qui, sans cet emprunt, eussent été importées en Angleterre? Et inversement, où le grand public français prend-il l’argent nécessaire pour acheter aux importateurs ce vaste supplément d’exportations anglaises ou pour acheter la quantité de produits français qui, sans l’emprunt, eussent été achetés et payés par l’Angleterre ?

Ici, plus d’un économiste saisirait l’occasion de parler de « création de crédit » et du terme contraire, « résorption de crédit ». Mais cela n’éclaircirait rien cl serait d’ailleurs inutile, car les choses sont parfaitement simples, de même que leur explication.

Commençons par la France. On y offre pour 5 milliards de francs de marchandises dont une partie a été importée d’Angleterre en supplément et dont l’autre partie, par dérogation aux échanges commerciaux habituels, n’a pas été exportée de France. Où est le pouvoir d’achat qui absorbera cette quantité de marchandises ? Plus exactement, où sont les 5 milliards de francs en espèces permettant d’acheter cette quantité de marchandises ? Voici la réponse : en regard du supplément de marchandises, il y a le prêt britannique qui a provoqué tout ce déplacement sur le marché du commerce international et qui, versé de la façon expliquée plus haut à concurrence de 5 milliards de francs, se trouve dans les banques françaises pour le compte du gouvernement.

La nécessité d’acheter à l’État 50 millions de livres sterling d’avoir anglais et de les payer en francs-espèces — nécessité qui procure aux banques un bénéfice pécuniaire, par suite de certaines variations inévitables du cours des devises, sur lesquelles nous ne nous attarderons pas — a fait mobiliser une grande partie des réserves françaises disponibles dans les banques et les a transformées en avoirs gouvernementaux. Dans la mesure où ces avoirs seront employés aux buts auxquels doit servir l’emprunt, dans la mesure par conséquent où ils pénétreront dans le trafic des paiements, l’économie française aura la capacité d’absorber les 5 milliards de francs de marchandises supplémentaires arrivant sur son marché, — et cela sans qu’il y ait eu aucune création d’argent ni de crédit. L’accroissement du pouvoir d’achat s’est fait uniquement par la voie de la circulation : 5 milliards de francs d’argent français sont passés des banques au gouvernement, du gouvernement à certains instituts et de ceux-ci au marché, par l’intermédiaire du grand public, effectuant ainsi une promenade qu’ils n’eussent pas faite sans cela. En d’autres termes, le pouvoir d’achat français s’est accru, du point de vue monétaire, grâce à une augmentation du rythme de la circulation : l’argent français, sous l’impulsion du crédit anglais, s’est mis à circuler plus rapidement qu’avant.

Pour ce qui est des modifications monétaires provoquées en Angleterre, nous pourrons, après ce qui vient d’être dit, les traiter brièvement, car elles sont l’exacte contrepartie de ce qui se passe en France. Tandis que les exportateurs anglais sont payés sur les fonds réunis au bénéfice de la France et provenant des souscriptions à l’emprunt, tout l’argent qui aurait été immobilisé dans le trafic commercial, si les marchandises anglaises étaient restées sur le marché intérieur au lieu d’être expédiées en France, se concentre dans les banques anglaises. De même s’y concentre l’argent qui, si l’emprunt n’avait pas eu pour résultat d’écarter les produits français, aurait été versé aux importateurs de ces produits et aurait circulé à travers l’organisme économique pour faire passer les marchandises françaises des grossistes aux détaillants et aux plus humbles consommateurs. Tous ces fonds-là interrompent leur circulation et portent momentanément à un niveau supérieur à la normale le montant des dépôts et des réserves des banques anglaises. Par conséquent, le transfert à la France de pouvoir d’achat anglais se traduit par un ralentissement de la vitesse à laquelle circule la monnaie anglaise dans son propre pays.

Toutefois, les marchés commerciaux des pays entre lesquels s’effectue un vaste transfert de capitaux — c’est-à-dire, dans notre exemple, l’Angleterre et la France — ne sont pas toujours en état de céder et d’absorber le volume de produits nécessaire pour permettre à la monnaie mondiale — la marchandise — de jouer, à concurrence de la totalité du paiement prévu, son rôle d’instrument de transfert des capitaux. Les marchandises anglaises disponibles pour l’exportation ne correspondent pas toujours aux besoins du marché français en ce qui concerne la quantité, la nature, la qualité et le prix, même si l’on entend par « marchandises anglaises » toutes les catégories de produits payables en livres sterling et accessibles aux intermédiaires anglais soit directement, soit indirectement (par les opérations dites « triangulaires »), y compris les grands produits-clés mondiaux comme les céréales, le cuivre et le coton, et y compris également les « articles d’exportation invisible », c’est-à-dire les valeurs de Bourse, les titres de crédit à court terme et autres objets sur lesquels portent les opérations d’arbitrage.

Toutes ces marchandises et valeurs, au reste, ont régulièrement une tendance à émigrer des pays où l’on procède à une brusque ponction de capitaux vers les pays ou l’on assiste à un afflux de capitaux correspondant, — les prix, les cours des devises, les crédits bancaires jouant à cet égard le rôle de boussole. Mais il est rare que cette « monnaie mondiale » soit disponible dans l’exacte mesure du montant total des capitaux à transférer et qu’elle le soit au moment précis où le transfert doit s’effectuer.

L’histoire économique connaît de nombreux exemples d’un tel manque de concordance entre la volonté ou l’obligation de payer, d’une part, et, d’autre part, les possibilités pratiques de transfert. L’exemple le plus connu est sans doute le paiement de l’indemnité de guerre de 5 milliards de francs imposée à la France en 1871. Il apparut littéralement impossible de payer, par la voie normale des exportations, le montant total de cette indemnité dans les courts délais que désirait la France. D’importants crédits auxiliaires fournis par des instituts étrangers, sans participation directe à l’opération, en particulier par des banques anglaises, eurent cependant pour effet de mettre au service du paiement des quantités de marchandises de provenance extérieure (produits commerciaux, valeurs de Bourse, titres de crédit) et contribuèrent ainsi à ce que l’opération se déroulât d’une façon sensiblement plus rapide que l’Allemagne l’avait demandé. Il ne s’en révéla pas moins que la monnaie mondiale normale, la marchandise, n’était pas capable de venir à bout, à elle seule, des taches liées à un si vaste cl si prompt paiement et qu’il fallait le secours d’un moyen de paiement auxiliaire qui était lui aussi, il est vrai, une marchandise, mais une marchandise d’une espèce particulière. Et, chaque fois qu’on procède à un paiement à l’étranger d’une ampleur inhabituelle, on refait la même expérience : le transfert immédiat de la somme totale est impossible si la marchandise particulière dont nous venons de parler ne vient pas à la rescousse.

Quelle est cette marchandise ? Elle n’est pas toujours exactement la même à toutes les époques. Au cours des millénaires — les paiements de pays à pays existaient dans l’antiquité tout comme de nos jours — elle a varié un certain nombre de fois. Mais quelle que soit la marchandise particulière qui permet d’apurer le solde qu’on n’a pas pu régler par la voie du moyen de paiement habituel qu’est la « marchandise normale », elle se signale toujours par une même caractéristique qui la distingue de toutes les autres marchandises : elle est à tout moment la marchandise qui, du fait de sa rareté, de son uniformité, de sa très grande capacité de résistance, de sa facilité à se laisser partager ou fondre et d’autres qualités déterminées, constitue l’étalon de valeur international le plus stable, celui dont le prix subit le moins de variations.

Lorsque le bénéficiaire d’un important paiement étranger ne peut pas obtenir autrement des importateurs de son pays qu’ils lui reprennent la somme mise à sa disposition à l’étranger et qu’ils lui en versent le montant total en monnaie nationale, parce qu’il ne serait pas intéressant pour eux de faire entrer des marchandises d’importation en quantité correspondante; lorsque, par suite, on court le risque de voir l’étranger, en réitérant brutalement l’offre de la somme qu’il tient à votre disposition, faire baisser sensiblement au-dessous du prix correspondant à son pouvoir d’achat effectif le prix de la monnaie nationale en laquelle est libellée cette somme, — alors, le transfert qui menaçait d’échouer parce que les importateurs étaient restés sur la réserve devient immédiatement possible, sans variation notable du prix des monnaies intéressées (arbitrage), si l’on permet aux importateurs d’acheter et de faire entrer, au lieu de la marchandise normale, cette fameuse marchandise particulière qui passe à ce moment-là pour être la marchandise dont la valeur est la plus stable et qui jouit de la plus grande faveur sur le marché international. Car, du fait de cette faveur et de sa stabilité relativement grande sur le marché mondial, la marchandise en question pourra, dans tous les pays importants, être achetée et vendue sans perte contre de la monnaie nationale ; elle pourra donc servir à des buts de paiement, même quand la marchandise normale ne remplira pas sa fonction de moyen de paiement mondial ou ne la remplira pas assez promptement.

Celte marchandise particulière qui, par suite de la stabilité réelle de son prix — qu’il faut prendre soin de distinguer de l’instabilité nominale de son prix dans les pays qui paient en monnaie fluctuante — se prèle admirablement à régler tous les soldes du trafic international des paiements qui n’ont pu être apurés par les marchandises ordinaires aux mille formes et aux mille visages, — cette marchandise particulière était autrefois l’argent et sera peut-être un jour le platine, dans un lointain avenir; mais aujourd’hui, et pour longtemps encore sans doute, c’est l’or. Si la marchandise générale est le moyen essentiel de paiement mondial, la marchandise particulière que représente l’or est l’ultime moyen de règlement à l’aide duquel peuvent être effectués facilement, promptement et sans perte tous les reliquats de paiement que la marchandise générale est hors d’état d’éponger sans perte et assez vite. Si la marchandise est la monnaie mondiale, la marchandise particulière, l’or, est la meilleure monnaie mondiale.

Ces dernières années ont montré que le trafic international des paiements pouvait momentanément se tirer d’affaire sans la meilleure monnaie mondiale, l’or. Mais elles ont également montré combien d’hésitations, d’embarras et de pertes cause le fonctionnement d’un trafic de paiements qui se fonde exclusivement sur la monnaie mondiale constituée par la marchandise en général. C’est pourquoi, même si la convention d’octobre sur l’or n’avait pas été conclue entre les trois grandes puissances occidentales, il ne saurait y avoir le moindre doute sur ce point que l’or va reprendre sous peu, et d’une façon totale, son ancien rôle dans le trafic mondial.

On verra, dans la seconde partie de cette étude, qu’il est également impossible, à la longue, de se passer de l’or dans le trafic intérieur des pays importants (à moins qu’on veuille instaurer une économie autarchique à peine concevable dans son absolutisme) et que, par suite, le rattachement de la monnaie nationale au métal précieux est une urgente nécessité.

II. — La monnaie nationale.

Nous savons, par la première partie de celte étude, que la véritable monnaie mondiale est la marchandise. Mais nous savons aussi que celle monnaie mondiale n’est pas toujours en état d’assurer sans frottements la réalisation, de pays à pays, de paiements d’une importance inhabituelle ou devant être effectués avec une rapidité inhabituelle, et qu’il reste au contraire très souvent des reliquats (« soldes passifs ») qui ne peuvent être transférés promptement, facilement cl sans pertes qu’à l’aide d’une certaine marchandise déterminée.

Ce fait a pour conséquence que tout gouvernement qui tient à ce que le trafic de ses paiements extérieurs se déroule sans à-coups et sans ébranler le niveau des prix ni le cours des changes, se trouve forcé d’avoir toujours un certain stock de la marchandise particulière qui représente, à ce moment-là, la meilleure monnaie mondiale. Et la pratique du trafic international des paiements montre d’une façon constante qu’à l’heure actuelle, c’est l’or que l’on considère et que l’on utilise comme la meilleure monnaie mondiale. En conséquence, il est avantageux pour les États d’avoir d’importantes réserves d’or à l’aide desquelles ils peuvent à tout instant régler les soldes débiteurs ou créditeurs qui ne pourraient autrement pas être balancés, ou qui du moins ne pourraient l’être que très difficilement.

Un pays qui veut avoir à sa disposition permanente des quantités d’or suffisamment grandes a, pour y parvenir — du point de vue purement technique — le choix entre les méthodes les plus diverses. Nous verrons tout à l’heure qu’elles sont au nombre de quatre. La méthode qui vient la première à l’esprit et à laquelle, pour des raisons politiques (trésor de guerre), beaucoup d’États donnent la préférence, consiste à subordonner le stock d’or au pouvoir discrétionnaire du gouvernement ou d’un institut financier ayant des liens étroits avec le gouvernement et réglementant les entrées et les sorties d’or comme l’exige la balance des paiements chaque fois que la marchandise mondiale ordinaire — qui comprend également certaines prestations de services ainsi que les instruments du trafic international des capitaux et du crédit — n’arrive pas à équilibrer totalement la balance.

Il y a toutefois de graves objections à cette méthode qui consiste à centraliser les réserves d’or nationales entre les mains de l’État ou d’un institut public et de les administrer d’une façon purement mécanique, de telle sorte que tout encaissement d’importantes créances internationales entraîne une augmentation, et tout paiement de fortes dettes à l’étranger une diminution du stock d’or centralisé. Ces objections tiennent au fait que tout paiement reçu de l’étranger constitue un accroissement du pouvoir d’achat national, et tout paiement effectué à l’étranger une régression de ce pouvoir d’achat, et que ce flux ou ce reflux se traduit par certaines variations du cours de la monnaie nationale, quelle que soit d’ailleurs la forme sous laquelle s’effectue ce transfert de pouvoir d’achat de pays à pays (que ce soit par le moyen de l’encombrante marchandise ordinaire ou par le moyen de la marchandise par Meulière aisément transportable, l’or en l’espèce).

Pour y voir clair sur ce point, il faut nous représenter brièvement, encore une fois, les conséquences qu’entraînent, pointa circulation monétaire des deux pays participant à l’opération, d’une part, l’entrée du pouvoir d’achat étranger chez l’État qui reçoit le paiement, et inversement, d’autre part, la sortie de pouvoir d’achat national hors de l’État qui effectue le paiement.

Dans le pays qui reçoit le paiement, l’augmentation de pouvoir d’achat que représente le versement étranger ne se traduit pas par un accroissement quantitatif de la monnaie nationale; car ce versement a été effectué non pas en argent, mais en marchandises. Elle se traduit bien plutôt par ceci qu’une partie de la monnaie nationale utilise un peu plus fréquemment le pouvoir d’achat dont elle est investie et sert ainsi d’intermédiaire pour des actes de paiement un peu plus nombreux qu’il n’y en aurait eu sans cela. C’est en monnaie nationale, en effet, que doivent être versés au gouvernement ou à tout autre bénéficiaire du pouvoir d’achat étranger les avoirs a l’étranger (devises) qui confèrent le droit de disposer de ce pouvoir d’achat. C’est en monnaie nationale que doit être payée aux importateurs la marchandise qui a été acquise et importée à l’aide du pouvoir d’achat étranger. Et lorsque, ensuite, la marchandise importée se répand sur le marché et arrive entre les mains des intermédiaires et des consommateurs, qui forment le dernier échelon, cet acte de distribution constitue lui aussi un processus de paiement qui n’aurait pas eu lieu sans cela.

Par conséquent, l` accroissement du pouvoir d’achat national se traduit non point par une augmentation, mais par une accélération de la circulation monétaire, accélération qui est rendue possible parce qu’une partie de la monnaie nationale, qui reposait jusqu’à présent dans les banques, les caisses des commerçants et les coffre-fort privés et qui constituait la réserve-lingots de ses possesseurs, a été mise en circulation.

Dans le pays qui effectue le paiement, nous assistons au processus exactement inverse. La monnaie nationale utilise moins fréquemment qu’elle l’aurait fait sans cela le pouvoir d’achat dont elle est investie. La marchandise qui sort du pays et se dirige vers le lieu de paiement n’est pas vendue sur le marché national, mais dans le pays récepteur. Donc, sur le marché du pays qui effectue le paiement, le processus de répartition et de diffusion qui se serait produit sans cela est supprimé, de sorte que les actes de paiement correspondants n’ont pas lieu et qu’une partie de la monnaie en circulation s’accumule dans les caisses des banques, des entreprises et des particuliers.

Par conséquent, la sortie de pouvoir d’achat national se traduit non point par une diminution correspondante des moyens de paiement, mais par un ralentissement de leur circulation, non point par une variation quantitative, mais par une variation circulatoire.

Normalement donc, un paiement de pays à pays a pour effet d’accroître, dans le pays qui reçoit, la vitesse de circulation de la monnaie, et de la réduire dans le pays qui paie. En d’autres termes, dans le premier de ces deux pays, la monnaie utilise son pouvoir d’achat plus fréquemment que ce n’eût été le cas sans ce paiement, et, dans le second, moins fréquemment.

Ce n’est toutefois qu’en théorie qu’il est possible d’accélérer ou de ralentir dans une proportion voulue la circulation monétaire et que, par suite, la capacité d’un pays à céder ou à absorber du pouvoir d’achat est illimitée. En pratique, des obstacles se présentent à cet égard. La vitesse de circulation de la monnaie ne peut, en aucun pays, être accrue ou réduite à volonté. En effet, comme nous l’avons vu, toute augmentation ou diminution de la vitesse circulatoire équivaut à une augmentation ou à une diminution correspondante des réserves en espèces. Ces réserves ont pour mission d’assurer à tout moment dans le pays l’exécution des engagements de paiement qui viennent à échéance, et elles doivent, par suite, conserver une proportion déterminée par rapport au volume du crédit. En conséquence, toute variation des réserves — et surtout des réserves des banques — qui dépasse une certaine mesure est dangereuse. Et même lorsque, du fait de l’augmentation ou de la réduction des réserves-lingots, le volume du crédit n’est ni étranglé à l’excès, ni élargi jusqu’à faire naître un malsain excédent d’offres de pouvoir d’achat (« expansion de crédit »), môme alors, une forte augmentation ou diminution des réserves entraîne des conséquences fâcheuses. Car on voit alors régulièrement les organismes qui détiennent les réserves, donc principalement les banques, s’efforcer de corriger l’augmentation ou la diminution survenue, c’est-à-dire de rétablir approximativement l’ancien rapport entre les engagements et leur couverture en espèces.

Or, pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : attirer l’argent en lui offrant des intérêts élevés, ou bien le pousser à rentrer dans la circulation en lui demandant les intérêts minimes. De toute variation de quelque grandeur dans la vitesse de circulation de la monnaie résultent par conséquent, pour le pays, qui en est le théâtre, de notables fluctuations du taux d’intérêt, qui gênent sensiblement la marche des affaires, le marché du travail et souvent aussi les cours des changes.

En réalité, dans un pays auquel un prêt étranger a été accordé et qui a par conséquent reçu du pouvoir d’achat, le taux d’intérêt devrait monter, tandis qu’il devrait baisser dans le pays qui a cédé du pouvoir d’achat. Au lieu de cela, nous voyons inéluctablement se produire le contraire là où l’afflux de pouvoir d’achat extérieur dans le trafic monétaire national se fait par une circulation monétaire accélérée, et aussi là où la cession de pouvoir d’achat intérieur à un autre pays entraîne un ralentissement de la circulation monétaire.

Dans le pays qui a reçu un important prêt extérieur, le taux d’intérêt monte dès que s’accroît la vitesse de circulation de la monnaie, c’est-à-dire dès que diminue la réserve-lingots, car les banques s’efforcent alors, en offrant des intérêts élevés, d’augmenter de nouveau leur réserve ; il en résulté une disette de crédit, un ralentissement dans l’activité industrielle et commerciale et une régression dans la formation des capitaux. Un emprunt extérieur auquel on ne permet de se transformer en pouvoir d’achat national que par le canal de la circulation, en accélérant le rythme de la circulation monétaire, entraîne donc après soi l’inconvénient de neutraliser en partie l’effet de l’emprunt, puisque l’afflux des capitaux étrangers va de pair avec la régression de la formation des capitaux dans le pays même.

inversement, le taux d’intérêt baisse dans le pays qui a octroyé le prêt et qui, par conséquent, en tout état de cause, jouissait d’un taux d’intérêt déjà minime (sans cela, il n’aurait pas accordé le prêt), puisque la vitesse de la circulation monétaire s’y ralentit, ce qui signifie que la réserve-lingots augmente et que les banques s’efforcent de placer des crédits en réduisant leurs exigences en matière d’intérêts; il en résulte un excédent de crédit, une production excessive et un danger do crise. Une cession de capitaux qui ne réalise la diminution du pouvoir d’achat national que par le canal de la circulation conduit donc à l’abaissement du taux d’intérêt au lieu de conduire à son relèvement, à la saturation du marché commercial au lieu de conduire à son équilibre ; elle rend illusoire l’allégement que le marché devait tirer de l’exportation commerciale — qui constitue le véritable moyen de paiement — et neutralise ainsi tout l’effet de l’opération.

Ce fait contraire à toute logique : le taux d’intérêt montant toujours dans le pays où sont importés des capitaux, c’est-à-dire où s’accroît le pouvoir d’achat, et baissant toujours dans le pays qui exporte des capitaux, c’est-à-dire où le pouvoir d’achat diminue, lorsque l’accroissement et la diminution du pouvoir d’achat de la monnaie nationale s’expriment uniquement par la circulation, tandis que c’est raisonnablement le contraire qui devrait se produire, — ce fait, à lui seul, prouve qu’il y a là un non-sens économique. Mais ce non-sens ressort encore plus nettement de la remarque suivante : si l’on voulait vraiment contraindre le trafic des paiements, dans les deux pays intéressés, à s’adapter à la déperdition et à l’afflux de capitaux uniquement par la circulation, c’est-à-dire uniquement en faisant varier la rapidité de la circulation monétaire nationale, la réalisation de la transaction financière deviendrait littéralement impossible.

En effet, la disette de crédit dans le pays récepteur empêcherait de placer la marchandise étrangère en laquelle s’incarne le paiement, tout comme la surabondance de crédit et la hausse de prix qui s’ensuivrait empêcherait le pays qui accorde le prêt d’écouler sa marchandise. Si donc, en principe, il est hon de laisser au trafic monétaire des pays intéressés le soin de s’adapter, en accélérant ou en ralentissant le rythme de la circulation, à l’afflux ou à la déperdition de pouvoir d’achat, il y a pourtant, en pratique, certaines limites au-delà desquelles la méthode circulatoire devient impossible et où il faut appliquer la méthode quantitative, c’est-à-dire une méthode qui adapte quantitativement à l’afflux ou à la déperdition de pouvoir d’achat la circulation monétaire incapable de s’y adapter — du moins sans graves inconvénients — en accélérant ou en ralentissant sa vitesse de circulation.

Le passage de la méthode circulatoire (c’est-à-dire de l’intégration du pouvoir d’achat reçu cl de l’élimination du pouvoir d’achat cédé, au moyen de l’accélération ou du ralentissement de la circulation monétaire) à la méthode quantitative, dans laquelle la quantité de la monnaie s’accroît en cas de réception, el diminue en cas de cession de pouvoir d’achat, — ce passage se trouve d’ailleurs sensiblement facilité par un fait que nous connaissons déjà : à savoir que, chaque fois que la monnaie mondiale, la marchandise, ne remplit qu’insuffisamment, pour une raison quelconque, sa fonction d’instrument de paiement, le paiement est effectué sans difficulté par la « marchandise particulière » plus aisément transportable, en l’espèce l’or à notre époque.

Si l’or vient prendre la place de la marchandise, ce n’est pas seulement la preuve que la situation du marché mondial du commerce ne permet pas pour le moment et pour le montant prévu un paiement international effectué sous forme de marchandises; mais c’est aussi, en même temps, la preuve que l’entrée du pouvoir d’achat correspondant dans la circulation monétaire ou la sortie de ce pouvoir d’achat hors de la circulation monétaire des pays intéressés ne peut plus se faire que par la méthode quantitative, et non plus par la méthode circulatoire, parce qu’une nouvelle accélération ou un nouveau ralentissement de la circulation monétaire provoquerait des variations du taux d’intérêt qui aggraveraient — comme on l’a vu plus haut — les difficultés déjà existantes sur le marché commercial.

Dès qu’un transfert de capitaux ne peut plus se ‘faire par les exportations et les importations et par les mouvements analogues des instruments du capital et du crédit, mais seulement par l’envoi de la « marchandise particulière », l’or, cela signifie que la circulation monétaire dans les pays intéressés ne peut plus être accélérée ou ralentie et qu’il faut, si l’on veut que le paiement ne provoque aucun trouble clans l’économie des pays intéressés, une augmentation ou une réduction quantitative de la circulation monétaire, dans la mesure exacte de l`afflux ou de la cession d’or.

C’est la raison pour laquelle il n’est pas à recommander que l’État, ou un institut mandaté par lui, thésaurise purement et simplement la « marchandise particulière » qui peut affluer dans le pays, par exemple pour régler un solde actif qui n’a pas été balancé par la <c marchandise ordinaire », et que, restant inactif par ailleurs, il garde celte « marchandise particulière » en réserve pour des cas spéciaux (règlement de futurs soldes passifs, reconnaissables aux cours défavorables des changes). En effet, son devoir de gardien de la monnaie nationale exige de lui qu’il respecte le sens contenu dans l’entrée et la sortie de la « marchandise particulière » (aujourd’hui l’or) et qu’il accroisse ou restreigne toujours dans une proportion correspondante la circulation des moyens de paiement.

L’État doit donc, au lieu d’emmagasiner automatiquement l’or et de stériliser ainsi du pouvoir d’achat vivant, procéder selon un des trois autres principes qui restent possibles, à savoir :

1° Transformer l’or en monnaie nationale, en frappant des pièces qui circuleront ensuite dans le trafic intérieur des paiements ;

2° Thésauriser l’or en émettant une quantité exactement correspondante (mais non point triple, comme l’admet une théorie connue) de moyens de paiement (billets de banque) qui peuvent à tout moment être échangés par leurs détenteurs (« remboursés ») contre une quantité d’or d’égale valeur.

3° Thésauriser l’or en émettant des moyens de paiement (billets de banque) qui ne peuvent être échangés contre de l’or qu’à partir d’un montant élevé, et uniquement pour des buts d’exportation, mais qui, autrement, ne sont pas remboursables.

Dans tous ces cas, la circulation monétaire intérieure s’accroît quantitativement, dans une mesure exactement correspondante à la fraction du pouvoir d’achat étranger entré dans le pays non pas sous la forme de la marchandise ordinaire (parce que la circulation monétaire, bien qu’accélérée, n’a pas pu absorber cette marchandise), mais sous la forme de la marchandise particulière, l’or. C’est seulement par l’application d’une de ces trois méthodes que l’afflux de pouvoir d’achat pénètre en totalité, et sans provoquer de troubles économiques, dans le (rafle des paiements du pays récepteur, celte pénétration se faisant par la voie de la circulation pour la fraction de pouvoir d’achat entrant sous forme de marchandise ordinaire, et par la voie quantitative pour la fraction de ce même pouvoir d’achat entrant sous forme d’or.

De même, de l’autre côté, c’est-à-dire dans le pays qui a effectué le versement et cédé ainsi du pouvoir d’achat, le trafic des paiements ne s’adapte à la nouvelle situation résultant du pouvoir d’achat modifié que si, à la fraction du paiement qui a été effectuée en or et non pas en marchandise ordinaire — parce que, dans ce cas, la circulation monétaire se fût dangereusement ralentie — correspond une diminution équivalente de la monnaie en circulation. Et il ne peut, d’autre part, en être ainsi que si la fraction de paiement effective en or a été directement ou indirectement tirée de la circulation monétaire ; directement, là où l’or circule in nature comme monnaie nationale ; indirectement, là où il est remplacé dans la circulation par d’autres moyens de paiement (billets de banque), dont la quantité totale se résorbe dans la mesure exacte où l’or centralisé entre les mains de l’État ou d’un institut financier s’est écoulé hors du pays.

On ne cherchera pas à examiner ici quelle est, de ces trois méthodes destinées à établir un lien entre le stock d’or national et la circulation monétaire, la plus opportune et la plus indiquée ; car, en cette matière, tout dépend du régime politique et économique de chaque pays considéré. Nous nous bornerons à dire que, du point de vue de la pure opportunité monétaire, de l’adaptation aussi prompte que possible de la circulation monétaire nationale au processus international des paiements, le meilleur régime monétaire est celui qui permet aux moyens de paiement en circulation de se résorber aussitôt et dans une proportion correspondante chaque fois qu’un paiement passif (exportation de pouvoir d’achat) est effectué non pas par des exportations de marchandises, mais par des envois d’or, et de s’accroître dans une proportion correspondante lorsque, au contraire, il y a paiement actif (importation de pouvoir d’achat) au moyen d’une entrée d’or.

Le régime monétaire qui se rapproche le plus de cette condition idéale est celui qui établit, entre l’or et la circulation monétaire, un lien tel que celle-ci croisse ou diminue automatiquement dans la mesure des entrées et des sorties d’or. C’est le régime monétaire dans lequel, quand il y a entrée d’or, cet or, converti en monnaie par la frappe, se mêle directement à la circulation dans le temps le plus bref (délai de frappe), et dans lequel, au contraire, quand il y a sortie d’or, cet or se détache immédiatement de la circulation. C’est, par conséquent, le régime monétaire connu sous le nom de « principe de la monnaie-or orthodoxe ».

Mais, de quelque façon que soit créé le lien entre la monnaie nationale et la « marchandise particulière » qui apure les soldes de paiements difficiles à régler autrement de pays à pays, l’existence d’un tel lien est absolument nécessaire si l’on ne veut pas que le trafic des paiements et du crédit, c’est-à-dire la vie économique tout entière, coure le risque des plus graves dommages. Par malheur, quand un pays a tranché ce lien essentiel parce que telle ou telle théorie veut que la circulation nationale reste « indépendante » ou veut faire d’elle l’instrument d’une certaine politique (en ce qui concerne la conjoncture économique, le taux d’intérêt ou la création de travail), ce pays doit toujours passer par la dure école d’une crise économique avant de se décider à rétablir le lien en question. L’histoire économique montre d’ailleurs que, jusqu’à présent, tout pays intimement mêlé au trafic international des paiements a toujours lié son système monétaire à la « marchandise particulière » du moment — autrefois l’argent, aujourd’hui l’or — étant donné que, sans ce lien, il est totalement impossible au mécanisme international des paiements de fonctionner sans heurts.

De nouveau, à l’heure actuelle, des pays importants sont en train de rétablir le lien entre leurs monnaie et la marchandise particulière qui possède les deux qualités les plus précieuses que puisse avoir un moyen international de paiement : d’une part, la faculté de balancer rapidement et presque sans frais n’importe quel solde créancier ou débiteur, et, d’autre part, la faculté de fusionner si étroitement avec la monnaie nationale que celle-ci s’adapte quantitativement, par une augmentation ou une résorption des moyens de paiement en circulation, à toute augmentation ou résorption du pouvoir d’achat national à laquelle elle ne pourrait réagir par voie circulatoire, en modifiant sa vitesse de circulation, qu’au prix de phénomènes de crise concomitants.

Ce qui nous ramène aujourd’hui à l’or ou nous y ramènera demain, ce n’est donc point une « superstition de l’or » ni un manque d’ « esprit scientifique ». C’est bien plutôt la logique des faits, qui, lorsqu’on tente de se passer d’elle, se venge durement, quelle que soit l’ingéniosité apparente des considérations qui l’ont fait écarter et l’esprit social qui les inspire.

Alfred LANSBURGH.

(Traduit de l´allemand par Raymond Henry.)

Übersetzung:

WARUM ZUM GOLD ZURÜCKKEHREN?

1. – Die Weltwährung.

Wer an sogenanntes “freies Geld” glaubt und glaubt, dass das Prinzip der gelenkten Währung, d.h. eines staatlich gelenkten Währungssystems, mit dem eine Zins-, Konjunktur- oder Beschäftigungspolitik betrieben wird, sich endlich durchgesetzt hat – er wird sehr überrascht gewesen sein, als er Mitte Oktober von der Währungsvereinbarung zwischen den Vereinigten Staaten, Großbritannien und Frankreich erfuhr.

Das Abkommen, das das Gentlemen’s Agreement von Ende September ergänzt, verpflichtet die Vereinigten Staaten, so viel Gold wie gewünscht in die Währungsfonds der beiden anderen Teilnehmer für Clearingzahlungen einzuzahlen, zu einem Preis von 35 Dollar plus 1/4 Prozent pro Standardunze, solange Großbritannien und Frankreich ebenfalls zustimmen, Gold zu einer von den Vereinigten Staaten genehmigten Parität einzubringen.

Das Abkommen kann zwar über Nacht gekündigt werden, und es lässt den vertragsschließenden Mächten innerhalb der durch die vereinbarten Goldparitäten gesetzten Grenzen eine gewisse Freiheit in ihrer Geldpolitik. Dennoch ist es ein Schritt in die Richtung, das in den letzten Jahren entthronte Gold wieder in seine alten Rechte zurückzubringen. Obwohl dieses Abkommen vorerst nur den weltweiten Zahlungsverkehr betrifft, erlaubt es nicht, auch die nationalen Währungen der teilnehmenden Länder zu beschneiden.

Vielleicht übertreibt der US-Finanzminister die Bedeutung dieses Aspekts, indem er ihn bereits als Ursprung einer “neuen Art von Goldstandard” betrachtet. Aber sicherlich gibt die Vereinbarung, die nicht willkürlich, sondern aufgrund der Notwendigkeit getroffen wurde, den Schwankungen einiger Wechselkurse ein Ende zu setzen, all jenen zu denken, die glauben, dass die Regierungen in der Geldpolitik völlig autonom sind und der nationalen Währung das von ihnen gewünschte Regime geben können. Die Vereinbarung zeigt nur allzu deutlich, dass jede Geldpolitik bestimmten wirtschaftlichen Gesetzen unterliegt, die vom Autoritarismus des Staates nicht dauerhaft ignoriert werden können. Und heute kann sich keine Regierung der Frage entziehen: Erlaubt es die Logik der Wirtschaftsgesetze einem Staat, sich kraft irgendeiner Theorie an das Prinzip des “wissenschaftlichen Geldes”, der “verwalteten Währung”, des “Dollarindex” usw….zu halten, oder führt diese Logik die Staaten zwangsläufig auf den Weg des Goldgeldes zurück?

Mit dieser Studie soll bewiesen werden, dass das, was die Völker, die sich seit Jahrtausenden immer wieder zu Gold – oder dem derzeit am höchsten geschätzten Edelmetall – zurückgebracht haben, weder “Goldaberglaube” noch “Atavismus” ist, sondern die Natur des internationalen Zahlungsverkehrs selbst. Dies wird in kurzer, präziser Form und unter Verwendung einer für alle zugänglichen Terminologie demonstriert. Denn die Wahrheit ist immer einfach und braucht nicht die geheime Sprache der Vorzeichen, die oft mehr Dinge in den Schatten stellt, als sie ans Licht bringt.

Dieser erste Teil der Studie befasst sich mit dem internationalen Zahlungsverkehr und seinem Instrument, der Weltwährung. Darauf aufbauend widmet sich ein zweiter Teil, der im Folgenden zu finden ist, den inländischen Zahlungsmitteln, d.h. der nationalen Währung.

Der beste Weg, sich ein Bild vom internationalen Zahlungsverkehr zu machen, ist, sich einen konkreten Fall einer grossen Zahlung von einem Land in ein anderes vorzustellen. Nehmen wir also der Einfachheit halber an, dass ein kapitalkräftiges Land (England), aus welchem Grund auch immer, sich bereit erklärt, einem anderen Land (Frankreich), dessen Zahlungsbilanz passiv ist, ein großes Darlehen in Höhe von 50 Millionen Pfund Sterling in englischer Währung und 5 Milliarden Francs in französischer Währung zu gewähren – um die Zahlen der Einfachheit halber abzurunden. Wie wird eine so große Summe von England nach Frankreich überwiesen?

Der Prozess gliedert sich in zwei Teile: einen sichtbaren und einen unsichtbaren. Sichtbar ist, dass in England eine französische Anleihe aufgelegt wird, dass englisches Sparkapital diese Anleihe zeichnet und an englische Banken auszahlt, die in aufeinanderfolgenden Tranchen im Umfang der erhaltenen Zeichnungen 50 Millionen Pfund der französischen Regierung zur Verfügung stellen. Was immer noch sichtbar ist, wenn auch weniger deutlich, ist, dass die französische Regierung die ihr zur Verfügung gestellten Beträge in Pfund Sterling gegen Zahlung in Francs an die Banken ihres Landes verkauft. Der Grund dafür ist, dass der Kurs des Pfundes beginnt, leicht zu sinken, und der Kurs des Frankens beginnt, leicht zu sinken, was darauf hindeutet, dass die französischen Banken das Pfund Sterling auf dem Weltmarkt anbieten und den Verkaufspreis zum Kauf des Frankens verwenden.

Alles andere bleibt für die Öffentlichkeit unsichtbar. Niemand sieht – außer den an der Operation beteiligten Kreisen, und die sehen sie nur bruchstückhaft – wer die von den französischen Banken angebotenen Pfund Sterling kauft und in den englischen Banken einlöst, noch wer die Francs liefert, die die französischen Banken ihrer Regierung zur Verfügung stellen müssen.

Diese Ignoranz wird überwunden, indem man über “Markt” spricht, ein Wort, das die Gemeinschaft all dieser unbekannten Käufer und Verkäufer repräsentieren sollte. Tatsächlich setzt sich dieser Markt jedoch aus sehr genau bestimmten Kreisen zusammen: die Käufer von Pfund Sterling sind alle französischen Importeure englischer Produkte, die den englischen Exporteuren oder ihren Banken den Preis dieser Produkte zahlen müssen, und die Verkäufer von Francs sind alle Exporteure englischer Produkte nach Frankreich, die den Gegenwert dieser Produkte auf ihren Konten in den französischen Importhäusern oder in den Banken dieser Häuser gutgeschrieben bekommen.

Um diesen im Wesentlichen einfachen Prozess nicht zu komplizieren, lassen wir die Tatsache außer Acht, dass alle in Pfund Sterling zu zahlenden Waren als “englische Waren” und alle in Francs zu zahlenden Waren als “französische Waren” zu betrachten sind. Aus dem gleichen Grund der Vereinfachung werden wir vorerst nur kurz darauf hinweisen, dass der Begriff “Ware” oder “Produkt” im weitesten Sinne zu verstehen ist und daher nicht nur sichtbare und greifbare Handelsartikel, sondern auch unsichtbare Dienstleistungen (Seefracht, Versicherungsprämien, Bankprovisionen usw. …) sowie Kapitalwerte (Obligationen, Aktien, Coupons usw. …) umfasst. Zum Verständnis des Prozesses, mit dem wir es hier zu tun haben, genügt es zu wissen, dass die 50 Millionen Pfund, die englische Banken der französischen Regierung zur Verfügung halten, von englischen Exporteuren als Gegenleistung für ihre ins Ausland gelieferten Produkte erhalten werden, während die 50 Milliarden Francs, in die die französische Regierung das Pfund Sterling-Darlehen umwandeln will, von französischen Importeuren als Gegenleistung für die von außen gekauften Produkte zur Verfügung gestellt werden.

Das Ergebnis dieses unsichtbaren Teils des Zahlungsvorgangs ist, dass die £50 Millionen in England verbleiben, da der Kaufpreis der englischen Exportprodukte und die entsprechenden £50 Millionen in Frankreich von den französischen Importeuren derselben Produkte an die französischen Banken gezahlt werden, die diese an die französische Regierung weiterleiten. Mit anderen Worten, die Zahlung von Land zu Land erfolgte, ohne dass auch nur ein Cent Bargeld ins Land kam oder das Land verließ. Er erfolgte durch einen Warentransfer, der ohne die Gewährung des englischen Darlehens nicht stattgefunden hätte. Denn nur französische Käufer englischer Waren in Frankreich benötigen dringend die 50 Millionen Pfund, die von englischen Banken in englischer Währung zur Verfügung gestellt werden, und sind bereit, im Gegenzug für diese 50 Millionen Pfund den Gegenwert von 50 Milliarden Francs in französischer Währung zu zahlen. Die Zahlung von Land zu Land erfolgte daher nicht in Geld, sondern in Waren.

So merkwürdig es auf den ersten Blick erscheinen mag, dass der Transfer eines Darlehens, das einem Land von einem anderen Land gewährt wird, ohne dass es mit Geld umgeht, für das Land, das das Darlehen gewährt, eine Exportbeschränkung und für das Land, das das Darlehen aufnimmt, eine Importbeschränkung darstellt, so natürlich wird dieser Prozess, sobald man die Bedeutung der Anleiheoperation versteht.

In der Tat, wenn England Frankreich ein Darlehen von £50 Millionen gewährt, was bedeutet das? Es bedeutet, dass es Frankreich das Recht einräumt, für den gleichen Betrag Kaufkraft auf dem englischen Markt auszuüben. Nur durch Kauf kann Frankreich die ihm zur Verfügung gestellte Summe daraus ziehen, und nur durch Verkauf kann England diese Summe bezahlen. Denn wenn England zugunsten Frankreichs auf eine Kaufkraft von 50 Millionen Pfund verzichtet, bedeutet das nur, dass französische und nicht mehr englische Käufer Waren auf dem englischen Markt bis zu dieser Summe abnehmen.

Natürlich kann dieser sehr einfache Prozess Schwankungen unterworfen sein. Es kann z.B. sein, dass Frankreich zum geforderten Preis die auf dem englischen Markt erhältlichen Waren nicht in vollem Umfang nutzen kann – auch nicht, um sie zu reexportieren (und mit Waren meinen wir immer sichtbare Handelswerte, die unsichtbar sind). In diesem Fall werden die positiven Käufe englischer Waren teilweise in negative Käufe umgewandelt, d.h. die Zahlung erfolgt nicht in der vollen Form einer Erhöhung der englischen Exporte nach Frankreich und darüber hinaus auch in der Form eines Rückgangs der französischen Exporte nach England. Das macht im Übrigen keinen Unterschied: Auch bei dieser Zahlungsweise profiliert Frankreich die Kaufkraft, die England ihm zur Verfügung stellt, voll und ganz, mit dem Unterschied, dass es diese Kaufkraft nicht in Form englischer Waren erhält, sondern in Form französischer nationaler Waren, die sonst exportiert worden wären, also in englisches Eigentum übergegangen wären.

Hier sehen wir, wie der Schleier allmählich fällt, mit dessen Hilfe Geld die Tatsachen des täglichen Lebens verdeckt. Der internationale Zahlungsverkehr bringt ans Licht, was im inländischen Zahlungsverkehr meist verborgen ist, nämlich dass wir, wenn wir über Geld und Zahlungen sprechen, immer von den Gütern sprechen, die in menschlichen Beziehungen alltäglich sind und die für Geld erworben werden können. In unserem eigenen Land können wir im Allgemeinen nur mit Geld über die Kaufkraft verfügen, die wir besitzen oder in die wir investiert haben. Im internationalen Verkehr wird das Geld durch den Scheck in der Währung des Landes ersetzt. Die Währung ist jedoch nicht das Zahlungsmittel, das die internationalen Kredit- oder Debetsalden ausgleicht: Sie ist lediglich der Motor, der die Zahlungsmittel antreibt und lenkt. Die Währung der realen Welt ist die Ware.

Aber der Transport von Waren von einem Land in ein anderes erschöpft noch nicht die Reihe von Operationen, die mit einer großen internationalen Zahlung verbunden sind. Sowohl in dem Land, das die Zahlung leistet, als auch in dem Land, das sie erhält, müssen notwendigerweise Veränderungen stattfinden; sie ergeben sich – um unser Beispiel zu nennen – aus der Tatsache, dass England an Frankreich eine Kaufkraft von 50 Millionen Pfund in Form von Waren abgetreten hat. Und diese Veränderungen müssen sich notwendigerweise im Währungssystem beider Länder widerspiegeln, da im Inlandsverkehr – anders als im internationalen Verkehr – der Kauf und Verkauf von Waren über Geld abgewickelt wird.

Wenn in England 50 Millionen Pfund an Waren unverkauft bleiben, weil sie nach Frankreich verkauft wurden, und wenn man sich in Frankreich aus den gleichen Gründen gezwungen sieht, 50 Millionen Pfund an Waren zu investieren, die sonst nicht vorhanden wären, stellt sich zwangsläufig die folgende Frage: Wo in England befindet sich das Geld, das, wenn das französisch-englische Darlehen nicht aufgenommen worden wäre, für den Kauf von Waren verwendet worden wäre, die an Zahlungsstatt nach Frankreich geschickt wurden, oder für den Kauf französischer Waren, die ohne das Darlehen nach England eingeführt worden wären? Und umgekehrt, woher nimmt die Allgemeinheit in Frankreich das Geld, um von den Importeuren diese riesige Ergänzung der englischen Exporte zu kaufen oder um die Menge französischer Waren zu kaufen, die ohne das Darlehen von England gekauft und bezahlt worden wäre?

Hier würden mehr als ein Wirtschaftswissenschaftler die Gelegenheit nutzen, um über “Kreditschöpfung” und den entgegengesetzten Begriff “Kreditabsorption” zu sprechen. Aber das würde es nicht klarer machen, und es wäre nutzlos, denn es ist ganz einfach, ebenso wie die Erklärung dafür.

Beginnen wir mit Frankreich. Dort bieten sie Waren im Wert von 5 Milliarden Francs an, von denen ein Teil zusätzlich aus England importiert und ein Teil abweichend vom üblichen Handel nicht aus Frankreich exportiert wurde. Wo ist die Kaufkraft, die diese Warenmenge absorbieren wird? Genauer gesagt, wo sind die 5 Milliarden Francs in bar, um diese Menge an Waren zu kaufen? Hier ist die Antwort: Neben den zusätzlichen Waren gibt es den britischen Kredit, der all diese Bewegungen auf dem internationalen Handelsmarkt verursacht hat und der, wie oben erläutert, in Höhe von 5 Milliarden Francs ausgezahlt wird und im Namen der Regierung bei den französischen Banken liegt.

Die Notwendigkeit, englische Vermögenswerte in Höhe von 50 Millionen GBP vom Staat zu kaufen und in bar in Francs zu bezahlen – eine Notwendigkeit, die den Banken einen geldwerten Vorteil verschafft, und zwar aufgrund bestimmter unvermeidlicher Wechselkursschwankungen, auf die wir nicht näher eingehen werden – hat dazu geführt, dass ein großer Teil der in den Banken vorhandenen französischen Reserven mobilisiert und in staatliche Vermögenswerte umgewandelt wurde. In dem Maße, in dem diese Aktiva für die Zwecke verwendet werden, für die das Darlehen verwendet werden soll, und somit in dem Maße, in dem sie in den Zahlungsverkehr gelangen, wird die französische Wirtschaft in der Lage sein, die zusätzlich auf ihren Markt gelangenden Waren im Wert von 5 Mrd. FRF aufzunehmen – und dies ohne jegliche Geld- oder Kreditschöpfung. Der Kaufkraftzuwachs ist allein durch den Verkehr erreicht worden: 5 Milliarden französische Francs sind von den Banken an die Regierung, von der Regierung an bestimmte Institute und von diesen an den Markt über die Allgemeinheit geflossen und haben einen Spaziergang gemacht, den sie sonst nicht gemacht hätten. Mit anderen Worten, die französische Kaufkraft nahm aus monetärer Sicht dank einer Beschleunigung des Umlaufs zu: Das französische Geld begann unter dem Einfluss der englischen Kredite schneller als zuvor zu zirkulieren.

Was die Währungsänderungen in England betrifft, so können wir nach dem eben Gesagten kurz darauf eingehen, denn sie sind das genaue Gegenstück zu dem, was in Frankreich geschieht. Während die englischen Exporteure aus den Geldern bezahlt werden, die zugunsten Frankreichs aus den Darlehensabonnements aufgebracht wurden, konzentriert sich das gesamte Geld, das im Handelsverkehr gebunden gewesen wäre, wenn englische Waren auf dem heimischen Markt geblieben wären, anstatt nach Frankreich verschifft zu werden, auf englische Banken. Ebenso sind die Gelder, die, wenn das Darlehen nicht dazu geführt hätte, dass die französischen Produkte weggeworfen worden wären, an die Importeure dieser Produkte gezahlt worden wären und durch das Wirtschaftsorgan zirkuliert hätten, um französische Waren von den Großhändlern zu den Einzelhändlern und zu den bescheidensten Verbrauchern zu befördern, dort konzentriert. All diese Gelder unterbrachen ihren Umlauf und erhöhten vorübergehend die Einlagen und Reserven der englischen Banken auf ein höheres als das normale Niveau. Folglich führt der Transfer englischer Kaufkraft nach Frankreich zu einer Verlangsamung der Geschwindigkeit, mit der die englische Währung im eigenen Land zirkuliert.

Die Handelsmärkte der Länder, zwischen denen ein umfangreicher Kapitaltransfer stattfindet – in unserem Beispiel England und Frankreich – sind jedoch nicht immer in der Lage, das Produktvolumen aufzugeben und zu absorbieren, das notwendig ist, damit die Weltwährung – die Ware – ihre Rolle als Kapitaltransferinstrument bis zur vollen Höhe der erwarteten Zahlung spielen kann. Die für den Export verfügbaren englischen Waren entsprechen in Menge, Art, Qualität und Preis nicht immer den Bedürfnissen des französischen Marktes, auch wenn unter “englischen Waren” alle Produktkategorien zu verstehen sind, die in Pfund Sterling zu bezahlen sind und für englische Zwischenhändler direkt oder indirekt zugänglich sind, oder indirekt (über so genannte “Dreiecksgeschäfte”), einschließlich der wichtigsten Schlüsselprodukte der Welt wie Getreide, Kupfer und Baumwolle, aber auch einschließlich “unsichtbarer Exportartikel”, d.h. Börsenpapiere, kurzfristige Kreditpapiere und andere Artikel, die in Arbitragegeschäften involviert sind.

All diese Güter und Werte tendieren zudem regelmäßig dazu, aus Ländern, in denen es einen plötzlichen Kapitalabfluss gibt, in Länder auszuwandern, in denen es einen entsprechenden Kapitalzufluss gibt, – Preise, Wechselkurse, wobei Bankkredite in dieser Hinsicht als Kompass fungieren. Aber diese “Weltwährung” ist selten in dem exakten Maß des zu transferierenden Gesamtkapitals verfügbar und steht selten genau zu dem Zeitpunkt zur Verfügung, an dem der Transfer stattfinden soll.

In der Wirtschaftsgeschichte gibt es viele Beispiele für ein solches Missverhältnis zwischen der Zahlungsbereitschaft oder -pflicht einerseits und den praktischen Möglichkeiten des Transfers andererseits. Das vielleicht bekannteste Beispiel ist die Zahlung der 1871 Frankreich auferlegten Kriegsentschädigung von 5 Milliarden Francs. Es schien buchstäblich unmöglich, über die normalen Exportkanäle den vollen Betrag dieser Entschädigung innerhalb der von Frankreich gewünschten kurzen Zeitspanne zu zahlen. Erhebliche Hilfskredite, die von ausländischen Institutionen ohne direkte Beteiligung an der Operation, insbesondere von englischen Banken, bereitgestellt wurden, hatten jedoch zur Folge, dass Mengen von Waren ausländischer Herkunft (Handelsprodukte, Börsenpapiere, Kreditsicherheiten) zur Zahlung zur Verfügung gestellt wurden, und trugen so dazu bei, dass die Operation wesentlich schneller abgewickelt werden konnte, als Deutschland es verlangt hatte. Es wurde jedoch deutlich, dass die normale Weltwährung, die Ware, die Aufgaben, die mit einer so großen Menge an prompten Zahlungen verbunden sind, allein nicht zu bewältigen war und dass ein zusätzliches Zahlungsmittel benötigt wurde, das zwar ebenfalls eine Ware, aber eine Ware besonderer Art war. Und jedes Mal, wenn eine Zahlung ins Ausland in ungewöhnlichem Umfang geleistet wird, wiederholt sich die gleiche Erfahrung: Die sofortige Überweisung der Gesamtsumme ist unmöglich, wenn die bestimmte Ware, von der wir gerade gesprochen haben, nicht zur Rettung kommt.

Was sind das für Waren? Es ist nicht immer genau das Gleiche zu allen Zeiten. Im Laufe der Jahrtausende – Zahlungen von Land zu Land gab es in der Antike ebenso wie heute – hat sie sich mehrfach verändert. Aber was auch immer die besondere Ware ist, die es ermöglicht, den Restbetrag zu begleichen, der mit dem üblichen Zahlungsmittel, der “normalen Ware”, nicht beglichen werden konnte, sie ist immer durch dasselbe Merkmal gekennzeichnet, das sie von allen anderen Waren unterscheidet: Es ist immer die Ware, die aufgrund ihrer Seltenheit, ihrer Gleichförmigkeit, ihrer sehr großen Widerstandsfähigkeit, ihrer leichten Teilbarkeit oder Schmelzbarkeit und anderer spezifischer Eigenschaften den stabilsten internationalen Wertstandard darstellt, denjenigen, dessen Preis die wenigsten Schwankungen aufweist.

Wenn der Empfänger einer grossen Auslandszahlung von Importeuren in seinem Land nicht anderweitig erreichen kann, dass diese den im Ausland zur Verfügung gestellten Betrag von ihm zurücknehmen und ihm den vollen Betrag in Landeswährung bezahlen, weil es für sie nicht attraktiv wäre, Importgüter in der entsprechenden Menge einzuführen; wenn infolgedessen die Gefahr besteht, dass der Ausländer durch plötzliche Wiederholung des Angebots der ihm zur Verfügung stehenden Summe den Preis der Landeswährung, auf die diese Summe lautet, erheblich unter den seiner tatsächlichen Kaufkraft entsprechenden Preis fallen lässt, – dann wird die Überweisung, die zu scheitern drohte, weil die Importeure in der Reserve geblieben waren, sofort möglich, ohne wesentliche Preisschwankungen der beteiligten Währungen (Arbitrage), wenn Importeure anstelle der normalen Ware diejenige Ware kaufen und einführen dürfen, die zu diesem Zeitpunkt als die Ware mit der größten Wertbeständigkeit gilt und auf dem internationalen Markt die größte Gunst genießt. Denn aufgrund dieser Gunst und der relativ großen Stabilität auf dem Weltmarkt wird die betreffende Ware in allen wichtigen Ländern ohne Verlust gegen die Landeswährung ge- und verkauft werden können; sie kann somit zu Zahlungszwecken verwendet werden, auch wenn die normale Ware ihre Funktion als Weltzahlungsmittel nicht oder nicht rechtzeitig erfüllt.

Diese besondere Ware, die aufgrund der realen Preisstabilität – die von der nominalen Instabilität ihres Preises in Ländern mit schwankenden Währungen zu unterscheiden ist – in bewundernswerter Weise bereit ist, alle Salden im internationalen Zahlungsverkehr auszugleichen, die nicht durch gewöhnliche Waren mit tausend Formen und tausend Gesichtern beglichen werden können, diese besondere Ware war einst Silber und könnte eines Tages vielleicht Platin in ferner Zukunft sein; aber heute und wahrscheinlich noch für lange Zeit ist es Gold. Wenn die allgemeine Ware das wesentliche Zahlungsmittel in der Welt ist, so ist die besondere Ware Gold das ultimative Zahlungsmittel, mit dem alle ausstehenden Zahlungen, die die allgemeine Ware nicht verlustfrei und schnell genug aufwischen kann, einfach, zeitnah und verlustfrei geleistet werden können. Wenn es sich bei der Ware um die Weltwährung handelt, dann ist die bestimmte Ware, Gold, die beste Weltwährung.

Die letzten Jahre haben gezeigt, dass der internationale Zahlungsverkehr vorübergehend ohne die beste Währung der Welt, Gold, auskommen kann. Sie haben aber auch gezeigt, wie sehr Zögern, Verlegenheit und Verlust den Betrieb eines Zahlungsverkehrs verursachen, der sich ausschließlich auf die Weltwährung stützt, die im Allgemeinen aus Waren besteht. Deshalb kann es, selbst wenn die Gold-Konvention vom Oktober zwischen den drei westlichen Großmächten nicht abgeschlossen worden wäre, keinen Zweifel daran geben, dass Gold bald seine frühere Rolle im Welthandel in vollem Umfang wieder einnehmen wird.

Der zweite Teil dieser Studie wird zeigen, dass es auch im Binnenverkehr wichtiger Länder auf Dauer nicht möglich ist, auf Gold zu verzichten (es sei denn, man will eine in ihrem Absolutismus kaum vorstellbare autarke Wirtschaft etablieren) und dass folglich die Bindung der nationalen Währung an das Edelmetall eine dringende Notwendigkeit ist.

II. – Die nationale Währung.

Aus dem ersten Teil dieser Studie wissen wir, dass die Währung der realen Welt die Ware ist. Wir wissen aber auch, dass die Weltwährung nicht immer in der Lage ist, dafür zu sorgen, dass Zahlungen von Land zu Land in ungewöhnlicher Höhe oder Geschwindigkeit reibungslos abgewickelt werden können, und dass im Gegenteil sehr oft Guthaben (“passive Guthaben”) verbleiben, die nur mit Hilfe einer bestimmten Ware zeitnah, einfach und verlustfrei transferiert werden können.

Die Konsequenz dieser Tatsache ist, dass jede Regierung, die sicherstellen will, dass ihr externer Zahlungsverkehr reibungslos und ohne Beeinträchtigung des Preisniveaus oder des Wechselkurses abläuft, gezwungen ist, immer einen gewissen Vorrat der jeweiligen Ware zu halten, die zu diesem Zeitpunkt die beste Währung der Welt darstellt. Und die Praxis des internationalen Zahlungsverkehrs zeigt immer wieder, dass Gold derzeit als die beste Weltwährung angesehen und verwendet wird. Folglich ist es für Staaten vorteilhaft, über große Goldreserven zu verfügen, mit denen sie jederzeit Soll- oder Habensalden ausgleichen können, die sonst nicht oder nur sehr schwer auszugleichen wären.

Ein Land, das jederzeit über ausreichende Goldmengen verfügen will, kann dazu aus einer Vielzahl von Methoden wählen – aus rein technischer Sicht. Wir werden gleich sehen, dass es vier von ihnen sind. Die Methode, die als erstes in den Sinn kommt und die aus politischen Gründen (Kriegsschatz) von vielen Staaten bevorzugt wird, besteht darin, den Goldbestand dem Ermessensspielraum der Regierung oder eines Finanzinstituts mit engen Verbindungen zur Regierung zu unterstellen und den Zu- und Abfluss von Gold so zu regulieren, wie es die Zahlungsbilanz verlangt, wenn das gewöhnliche Weltgut – zu dem auch bestimmte Dienstleistungen und die Instrumente des internationalen Kapital- und Kreditverkehrs gehören – nicht in der Lage ist, das Gleichgewicht vollständig ins Gleichgewicht zu bringen.

Es gibt jedoch ernsthafte Einwände gegen diese Methode, die nationalen Goldreserven in den Händen des Staates oder einer öffentlichen Einrichtung zu zentralisieren und rein mechanisch zu verwalten, so dass jede Einziehung großer internationaler Forderungen zu einer Erhöhung und jede Zahlung großer Auslandsschulden zu einer Verringerung des zentralisierten Goldbestandes führt. Diese Einwände stützen sich auf die Tatsache, daß jede aus dem Ausland erhaltene Zahlung eine Erhöhung der nationalen Kaufkraft und jede im Ausland getätigte Zahlung eine Verringerung dieser Kaufkraft darstellt und daß sich dieser Fluß oder Rückfluß in gewissen Schwankungen des Wechselkurses der nationalen Währung niederschlägt, unabhängig davon, in welcher Form dieser Kaufkrafttransfer von Land zu Land erfolgt (sei es durch die sperrigen gewöhnlichen Waren oder durch die leicht transportierbaren Mühlsteinwaren, in diesem Fall Gold).

Um in diesem Punkt klar zu sehen, ist es notwendig, uns noch einmal kurz die Folgen des Geldumlaufs der beiden an der Operation beteiligten Länder vor Augen zu führen, nämlich einerseits den Eintritt ausländischer Kaufkraft in den Staat, der die Zahlung erhält, und andererseits den Austritt nationaler Kaufkraft aus dem Staat, der die Zahlung leistet.

In dem Land, das die Zahlung erhält, führt der Kaufkraftzuwachs, den die ausländische Zahlung darstellt, nicht zu einem quantitativen Anstieg in der Landeswährung, da die Zahlung nicht in Geld, sondern in Waren erfolgte. Vielmehr bedeutet es, dass ein Teil der nationalen Währung die in sie investierte Kaufkraft etwas häufiger nutzt und damit als Vermittler für etwas mehr Zahlungsvorgänge fungiert, als dies sonst der Fall gewesen wäre. In der Tat müssen der Regierung oder jedem anderen Begünstigten ausländischer Kaufkraft die Vermögenswerte im Ausland (Fremdwährung), die das Verfügungsrecht über diese Kaufkraft verleihen, in Landeswährung ausgezahlt werden. Importeure müssen für Waren, die mit Hilfe ausländischer Kaufkraft erworben und importiert wurden, in Landeswährung bezahlt werden. Und wenn die importierte Ware sich dann auf dem Markt ausbreitet und in die Hände von Zwischenhändlern und Verbrauchern gelangt, die die letzte Stufe bilden, stellt dieser Akt der Verteilung auch einen Zahlungsvorgang dar, der sonst nicht stattgefunden hätte.

Die Zunahme der nationalen Kaufkraft schlägt sich folglich nicht in einer Zunahme, sondern in einer Beschleunigung des Geldumlaufs nieder, eine Beschleunigung, die dadurch ermöglicht wird, dass ein Teil der nationalen Währung, die bisher in Banken, Handelskassen und privaten Tresoren aufbewahrt wurde und die die Goldreserve ihrer Eigentümer darstellte, in Umlauf gebracht wurde.

In dem Land, das die Zahlung leistet, sehen wir genau den umgekehrten Prozess. Die Landeswährung setzt ihre Kaufkraft weniger häufig ein, als sie es sonst getan hätte. Die Waren, die das Land verlassen und zum Zahlungsort gehen, werden nicht auf dem Inlandsmarkt verkauft, sondern im Empfängerland. Daher wird auf dem Markt des Landes, das die Zahlung leistet, der Prozess der Verteilung und Verbreitung, der sonst stattgefunden hätte, eliminiert, so dass die entsprechenden Zahlungsvorgänge nicht stattfinden und sich ein Teil des Bargeldumlaufs in den Kassen von Banken, Unternehmen und Einzelpersonen ansammelt.

Folglich führt der Abfluss nationaler Kaufkraft nicht zu einer entsprechenden Verringerung der Zahlungsmittel, sondern zu einer Verlangsamung ihres Umlaufs, nicht zu einer quantitativen Veränderung, sondern zu einer Kreislaufveränderung.

Normalerweise hat eine Zahlung von Land zu Land daher zur Folge, dass im Empfängerland die Geschwindigkeit des Geldumlaufs erhöht und im Zahlungsland verringert wird. Mit anderen Worten, im ersten dieser beiden Länder nutzt die Währung ihre Kaufkraft häufiger, als es ohne diese Zahlung der Fall gewesen wäre, und im zweiten Land weniger häufig.

Allerdings ist es nur theoretisch möglich, den Geldumlauf in einem gewünschten Ausmaß zu beschleunigen oder zu verlangsamen, und demzufolge ist die Fähigkeit eines Landes, Kaufkraft zu transferieren oder zu absorbieren, unbegrenzt. In der Praxis gibt es diesbezüglich Hindernisse. In keinem Land kann die Geschwindigkeit des Geldumlaufs nach Belieben erhöht oder verringert werden. In der Tat ist, wie wir gesehen haben, jede Erhöhung oder Verringerung der Umlaufgeschwindigkeit gleichbedeutend mit einer entsprechenden Erhöhung oder Verringerung der Bargeldreserven. Diese Reserven haben den Zweck, jederzeit im Land die Erfüllung fälliger Zahlungsverpflichtungen zu gewährleisten, und müssen daher in einem festen Verhältnis zum Kreditvolumen stehen. Folglich ist jede Veränderung der Reserven – und insbesondere der Bankreserven -, die ein bestimmtes Maß überschreitet, gefährlich. Und selbst dann, wenn infolge der Zunahme oder Abnahme der Goldreserven das Kreditvolumen weder überstrapaziert noch so weit ausgeweitet wird, dass ein ungesundes Überangebot an Kaufkraft entsteht (“Kreditausweitung”), hat selbst dann eine starke Zunahme oder Abnahme der Reserven unglückliche Folgen. Denn die Organisationen, die die Reserven halten, d.h. vor allem die Banken, versuchen regelmäßig, die eingetretene Zu- oder Abnahme zu korrigieren, d.h. das alte Verhältnis von Verbindlichkeiten zu Bardeckung annähernd wieder herzustellen.

Es gibt nur einen Weg, dies zu erreichen: das Geld anzuziehen, indem man ihm hohe Zinsen bietet, oder es in Umlauf zu bringen, indem man niedrige Zinsen verlangt. Jede Veränderung der Umlaufgeschwindigkeit des Geldes in irgendeiner Größenordnung führt daher für das Land, in dem es im Umlauf ist, zu erheblichen Zinsschwankungen, die den Geschäftsbetrieb, den Arbeitsmarkt und oft auch die Wechselkurse erheblich behindern.

In Wirklichkeit sollte in einem Land, dem ein Auslandskredit gewährt wurde und das daher Kaufkraft erhalten hat, der Zinssatz steigen, während er in dem Land, das Kaufkraft abgetreten hat, sinken sollte. Stattdessen erleben wir unweigerlich das Gegenteil, wenn der Zufluss externer Kaufkraft in den inländischen Geldkreislauf durch beschleunigten Geldumlauf erfolgt, und auch wenn der Transfer inländischer Kaufkraft in ein anderes Land zu einer Verlangsamung des Geldumlaufs führt.

In einem Land, das einen hohen Auslandskredit erhalten hat, steigt der Zinssatz, sobald die Umlaufgeschwindigkeit des Geldes zunimmt, d.h. sobald die Goldreserven abnehmen, weil die Banken dann versuchen, durch hohe Zinsen ihre Reserven wieder zu erhöhen; die Folge ist eine Kreditklemme, eine Verlangsamung der industriellen und kommerziellen Tätigkeit und ein Rückgang der Kapitalbildung. Ein Auslandskredit, der nur durch Zirkulation in nationale Kaufkraft umgewandelt werden kann, indem die Umlaufgeschwindigkeit des Geldes beschleunigt wird, hat den Nachteil, dass die Wirkung des Kredits teilweise neutralisiert wird, da der Zustrom ausländischen Kapitals mit dem Rückgang der Kapitalbildung im Land selbst einhergeht.

Umgekehrt sinkt der Zinssatz in dem Land, das den Kredit gewährt hat und daher ohnehin schon einen niedrigen Zinssatz hatte (sonst hätte es den Kredit nicht gewährt), da sich die Geschwindigkeit des Geldumlaufs verlangsamt, was bedeutet, dass die Goldreserven steigen und die Banken versuchen, Kredite zu platzieren, indem sie ihren Zinsbedarf senken; das Ergebnis ist ein Überschuss an Krediten, eine übermäßige Produktion und die Gefahr einer Krise. Ein Kapitaltransfer, der die Verringerung der nationalen Kaufkraft nur durch die Zirkulation erreicht, führt also zu einer Senkung des Zinssatzes, anstatt zu seiner Erhöhung, zur Sättigung des kommerziellen Marktes, anstatt zu seinem Gleichgewicht zu führen; er macht die Erleichterung illusorisch, die der Markt aus dem kommerziellen Export – der das eigentliche Zahlungsmittel ist – ziehen sollte, und neutralisiert so die gesamte Wirkung der Operation.

Diese Tatsache widerspricht jeder Logik: Der Zinssatz steigt immer in dem Land, in das Kapital importiert wird, d.h. wo die Kaufkraft zunimmt, und sinkt immer in dem Land, das Kapital exportiert, d.h. wo die Kaufkraft sinkt, wenn die Zu- und Abnahme der Kaufkraft der nationalen Währung allein durch den Umlauf ausgedrückt wird, während das Gegenteil vernünftigerweise der Fall sein sollte, – allein diese Tatsache beweist, daß es hier wirtschaftlichen Unsinn gibt. Noch deutlicher wird dieser Unsinn aber durch folgende Bemerkung: Wollte man den Zahlungsverkehr in den beiden betroffenen Ländern wirklich dazu zwingen, sich allein durch den Umlauf, d.h. nur durch Variation der Geschwindigkeit des nationalen Geldumlaufs, auf den Verlust und Zufluss von Kapital einzustellen, so würde die finanzielle Transaktion buchstäblich unmöglich werden.

In der Tat würde die Kreditklemme im Empfängerland verhindern, dass die ausländische Ware, in der die Zahlung verkörpert ist, platziert werden kann, so wie das Überangebot an Krediten und der daraus resultierende Preisanstieg das kreditgebende Land daran hindern würde, seine Waren zu verkaufen. Es ist daher zwar grundsätzlich ehrenwert, es dem Geldverkehr der betreffenden Länder zu überlassen, sich durch Beschleunigung oder Verlangsamung des Umlaufs an den Kaufkraftzufluss oder -verlust anzupassen, doch gibt es in der Praxis gewisse Grenzen, jenseits derer die Umlaufmethode unmöglich wird und die quantitative Methode angewendet werden muss, d.h. eine Methode, die den Geldkreislauf, der sich nicht – zumindest nicht ohne gravierende Nachteile – durch Beschleunigung oder Verlangsamung der Geschwindigkeit an den Kaufkraftzu- oder -abfluss anpassen kann, quantitativ an den Kaufkraftzu- oder -abfluss anpasst.

Der Übergang von der Zirkulationsmethode (d.h. von der Integration der erhaltenen Kaufkraft zur Eliminierung der aufgegebenen Kaufkraft durch Beschleunigung oder Verlangsamung des Geldumlaufs) zur quantitativen Methode, bei der die Geldmenge bei Erhalt des Geldes zunimmt und bei Aufgabe der Kaufkraft abnimmt, wird durch eine uns bereits bekannte Tatsache wesentlich erleichtert: Diese Passage wird durch eine Tatsache wesentlich erleichtert, die wir bereits wissen: Immer dann, wenn die Weltwährung, die Ware, aus welchen Gründen auch immer, ihre Funktion als Zahlungsmittel nicht ausreichend erfüllt, erfolgt die Zahlung ohne Schwierigkeiten durch die “besondere Ware”, die leichter transportierbar ist, in diesem Fall das Gold in unserer Zeit.

Wenn Gold an die Stelle von Waren tritt, ist dies nicht nur ein Beweis dafür, dass die Situation auf dem Welthandelsmarkt eine internationale Zahlung in Form von Waren vorerst und für den erwarteten Betrag nicht zulässt; aber es ist gleichzeitig auch der Beweis dafür, daß der Eintritt der entsprechenden Kaufkraft in den Geldkreislauf bzw. der Austritt dieser Kaufkraft aus dem Geldkreislauf der betreffenden Länder nur nach der quantitativen Methode und nicht mehr nach der Kreislaufmethode erfolgen kann, weil eine weitere Beschleunigung oder Verlangsamung des Geldkreislaufs Zinsschwankungen verursachen würde, die – wie wir oben gesehen haben – die bereits auf dem kommerziellen Markt bestehenden Schwierigkeiten noch verschärfen würden.

Sobald ein Kapitaltransfer nicht mehr durch Exporte und Importe und ähnliche Bewegungen von Kapital und Kreditinstrumenten, sondern nur noch durch die Versendung der “besonderen Ware” Gold erfolgen kann, bedeutet dies, dass der Geldumlauf in den betreffenden Ländern nicht mehr beschleunigt oder verlangsamt werden kann und dass, wenn die Zahlung keine Störung der Wirtschaft der betreffenden Länder verursachen soll, die Menge des Geldumlaufs in genau dem Umfang des Zu- oder Abflusses von Gold erhöht oder verringert werden muss.

Aus diesem Grund ist es nicht zu empfehlen, dass der Staat oder ein von ihm beauftragtes Institut “Sondergüter”, die ins Land fliessen können, einfach hortet, um z.B. einen aktiven Saldo auszugleichen, der nicht durch “gewöhnliche Güter” ausgeglichen wurde, und dass er diese “Sondergüter”, während er ansonsten untätig bleibt, für Sonderfälle (Ausgleich zukünftiger Verbindlichkeitssalden, erkennbar zu ungünstigen Wechselkursen) in Reserve hält. In der Tat verlangt seine Pflicht als Hüter der nationalen Währung von ihm, die Bedeutung, die im Ein- und Ausgang der “bestimmten Ware” (heute Gold) enthalten ist, zu respektieren und den Umlauf von Zahlungsmitteln stets in einem entsprechenden Verhältnis zu erhöhen oder einzuschränken.

Der Staat muss daher, anstatt automatisch Gold zu lagern und damit die lebende Kaufkraft zu sterilisieren, nach einem der drei anderen, weiterhin möglichen Prinzipien vorgehen, nämlich:

1° Gold durch Prägung von Münzen in nationale Währung umzuwandeln, die dann im inländischen Zahlungsverkehr im Umlauf sind;

2° Gold zu horten, indem man eine genau entsprechende Menge (aber nicht den dreifachen Punkt, wie eine bekannte Theorie zulässt) an Zahlungsmitteln (Banknoten) ausgibt, die jederzeit von ihren Inhabern “eingelöst”) gegen eine Goldmenge von gleichem Wert eingetauscht werden können.

3° Horten von Gold durch die Ausgabe von Zahlungsmitteln (Banknoten), die erst ab einer großen Menge und nur zu Exportzwecken in Gold umgetauscht werden können, ansonsten aber nicht rückzahlbar sind.

In all diesen Fällen nimmt der inländische Geldumlauf quantitativ zu, und zwar in einem Ausmaß, das genau dem Anteil der ausländischen Kaufkraft entspricht, der nicht in Form der gewöhnlichen Ware in das Land gelangt (weil der Geldumlauf zwar beschleunigt wurde, diese Ware aber nicht absorbieren konnte), sondern in Form der besonderen Ware Gold. Nur durch die Anwendung einer dieser drei Methoden dringt der Kaufkraftzufluss vollständig und ohne wirtschaftliche Störungen in den Zahlungspool des Empfängerlandes ein, wobei dieses Eindringen für den Teil der Kaufkraft, der in Form von gewöhnlichen Waren eintritt, über den Umlauf und für den Teil derselben Kaufkraft, der in Form von Gold eintritt, über die Menge erfolgt.

In ähnlicher Weise wird sich andererseits, d.h. in dem Land, das die Zahlung geleistet und damit Kaufkraft abgetreten hat, der Zahlungsverkehr nur dann an die neue, sich aus der veränderten Kaufkraft ergebende Situation anpassen, wenn der Bruchteil der Zahlung, der in Gold und nicht in gewöhnlichen Waren geleistet wurde – denn in diesem Fall wäre der Geldumlauf gefährlich verlangsamt worden – einer entsprechenden Verringerung des Bargeldumlaufs entspricht. Andererseits kann dies nur dann der Fall sein, wenn der tatsächlich in Gold geleistete Teil der Zahlung direkt oder indirekt dem Bargeldumlauf entnommen wurde; direkt, wenn Gold in der Natur als Landeswährung im Umlauf ist; indirekt, wenn es im Umlauf durch andere Zahlungsmittel (Banknoten) ersetzt wird, deren Gesamtmenge genau in dem Maße absorbiert wird, wie das in den Händen des Staates oder eines Finanzinstituts zentralisierte Gold aus dem Land geflossen ist.

Es soll hier nicht versucht werden zu untersuchen, welche dieser drei Methoden zur Verbindung des nationalen Goldbestandes mit dem Geldkreislauf die geeignetste und angemessenste ist, da sie vom politischen und wirtschaftlichen System des jeweiligen Landes abhängt. Wir werden uns darauf beschränken, zu sagen, dass aus der Sicht der reinen monetären Zweckmäßigkeit eine möglichst rasche Anpassung des nationalen Geldumlaufs an den internationalen Zahlungsprozess erforderlich ist, das beste monetäre System ist ein System, das es ermöglicht, die im Umlauf befindlichen Zahlungsmittel sofort und in einem entsprechenden Verhältnis jedes Mal dann zu absorbieren, wenn eine passive Zahlung (Kaufkraftexport) nicht durch Warenexporte, sondern durch Goldlieferungen erfolgt, und in einem entsprechenden Verhältnis zu erhöhen, wenn im Gegenteil eine aktive Zahlung (Kaufkrafteinfuhr) durch einen Zufluss von Gold erfolgt.

Das monetäre System, das diesem Idealzustand am nächsten kommt, ist ein System, das eine Verbindung zwischen Gold und Geldumlauf herstellt, so dass letzterer automatisch proportional zum Zu- und Abfluss von Gold zu- oder abnimmt. Dabei handelt es sich um ein monetäres System, bei dem das Gold bei seinem Eintritt durch Prägung in Währung umgewandelt und in kürzester Zeit (Prägeverzögerung) direkt in den Umlauf gemischt wird, und bei dem es im Gegensatz dazu bei seinem Austritt sofort aus dem Umlauf genommen wird. Es handelt sich also um das als “orthodoxes Goldgeldprinzip” bekannte Währungsregime.

Aber wie auch immer die Verbindung zwischen der nationalen Währung und der “bestimmten Ware”, die sonst schwer abzuwickelnde Zahlungssalden von Land zu Land verrechnet, hergestellt werden mag, eine solche Verbindung ist absolut notwendig, wenn der Zahlungs- und Kreditverkehr, d.h. das gesamte Wirtschaftsleben, nicht Gefahr laufen soll, den größten Schaden zu erleiden. Wenn ein Land diese wesentliche Verbindung unterbrochen hat, weil die eine oder andere Theorie besagt, dass der nationale Verkehr “unabhängig” bleiben oder als Instrument einer bestimmten Politik (im Hinblick auf die Wirtschaftslage, die Zinssätze oder die Schaffung von Arbeitsplätzen) eingesetzt werden soll, muss das Land leider immer die harte Schule einer Wirtschaftskrise durchlaufen, bevor es sich entschließt, die Verbindung wieder herzustellen. Tatsächlich zeigt die Wirtschaftsgeschichte, dass jedes Land, das eng in den internationalen Zahlungsverkehr eingebunden ist, sein Geldsystem bisher immer mit dem “besonderen Gut” des Augenblicks – früher Silber, heute Gold – verknüpft hat, da ohne diese Verknüpfung ein reibungsloses Funktionieren des internationalen Zahlungsmechanismus völlig unmöglich ist.

Wieder einmal sind wichtige Länder dabei, die Verbindung zwischen ihren Währungen und der jeweiligen Ware, die die beiden wertvollsten Eigenschaften eines internationalen Zahlungsmittels besitzt, wieder herzustellen: einerseits die Fähigkeit, jedes Gläubiger- oder Schuldnersaldo rasch und nahezu kostenlos zu schwenken, und andererseits die Fähigkeit, sich so eng mit der nationalen Währung zu verschmelzen, dass diese sich durch eine Erhöhung oder eine Resorption der im Umlauf befindlichen Zahlungsmittel quantitativ an jede Erhöhung oder Resorption der nationalen Kaufkraft anpasst, auf die sie nur durch eine Änderung ihrer Umlaufgeschwindigkeit reagieren könnte, und zwar um den Preis gleichzeitiger Krisenphänomene.

Was uns heute zum Gold zurückbringt oder morgen zurückbringen wird, ist also kein “Goldaberglaube” oder ein Mangel an “wissenschaftlichem Geist”. Vielmehr ist es die Logik der Tatsachen, die sich, wenn man versucht, darauf zu verzichten, hart rächt, ganz gleich, wie raffiniert der scheinbare Einfallsreichtum der Überlegungen, die dazu geführt haben, dass sie verworfen wurde, und der soziale Geist, der sie beflügelt.

Alfred LANSBURGH.

(Aus dem Deutschen übersetzt von Raymond Henry.)